Marie-Galante
Marie-Galante fait partie de l’archipel de la Guadeloupe dont elle n’est distante que de 30 km. Un prénom qui dit tout le charme des lieux. L’île le tient de Christophe Colomb qui la découvre en 1493 et la baptise du nom de l’une de ses trois caravelles, Maria Galanda.
Les premiers colons qui s’y installent au XVIIème siècle cultivent le coton et l’indigo. Puis, avec l’arrivée des esclaves africains, la canne à sucre devient la richesse unique de l’île. Sucreries et distilleries, un moulin à vent accolé à chacune d’elles, signent le paysage.
On en compte une centaine au XIXème siècle, d’où le surnom de Marie-Galante : l’île aux cent moulins (ils étaient utilisés pour broyer la canne). Les distilleries ne sont plus que trois aujourd’hui : Bellevue, Bielle et Poisson.
Cette dernière commercialise un rhum blanc agricole sous le nom de Rhum du Père Labat. Figure vénérée dans les Antilles, c’est lui qui développa au XVIIIème siècle l’exploitation de la canne à sucre. Particularité propre à Marie Galante, le rhum blanc agricole est embouteillé à 59% vol.
La distillerie Bielle est la plus moderne, son propriétaire Dominique Thiéry ayant mis toute sa passion dans la rénovation de l’outil de production. Son rhum vieux, Bielle hors d’âge, vieilli plus de 7 ans, est d’une grande finesse, exprimant des notes gourmandes de fruits exotiques et d’épices douces. Bielle produit également toute une gamme de liqueurs au rhum. Chantal Comte, “la Dame du rhum”, a sélectionné un rhum blanc distillé à Bielle. “Fighting Spirit”», embouteillé à 50% vol. est un rhum à “l’esprit combatif” mais à la texture veloutée, révélant de fraîches notes de canne à sucre, de lait de coco et de truffe blanche.
Haïti
Découverte par Christophe Colomb en 1492, l’île (divisée aujourd‘hui entre Haïti et Saint-Domingue) reçut le nom d’Hispaniola (petite Espagne). Arrachée à l’Espagne par la France au XVIIème siècle, l’île connaît une période trouble. Le développement des plantations va de pair avec l’instauration de l’esclavage qui ne sera aboli qu’en 1793. L’Etat haïtien proclame son indépendance en 1804. Le rhum haïtien se résume à un nom : Barbancourt.
Louis Barbancourt arrive en Haïti en 1762 et y fonde une plantation de canne à sucre et une raffinerie. Suivie d’une distillerie, très vite réputée pour produire le meilleur rhum du pays. Un siècle plus tard, Dupré Barbancourt donne au rhum son visage d’aujourd’hui. Originaire de la Charente, il importe son savoir-faire cognaçais avec la double distillation. Un rhum, un terroir… 20% de la canne à sucre utilisée pour l’élaboration du rhum (en tout 600 hectares cultivés) provient du domaine, le reste étant fourni par 200 planteurs des environs.
La canne est récoltée de novembre à juin. Barbancourt produit un rhum agricole. Différence avec la Martinique, le moût fermenté est plus fort (7% vol.) et la distillation s’opère par double chauffe. Au sortir de l’alambic, le distillat titre 90% (70% pour les rhums de Martinique et de Guadeloupe). Enfin, autre particularité, le rhum Barbancourt vieillit dans des fûts de chêne français provenant du Limousin, tout comme le cognac. Les plus connus sont le Barbancourt Trois étoiles, un rhum vieux de 4 ans, et le cinq étoiles 8 ans d’âge. Fleuron de la distillerie, le 15 ans d’âge est considéré comme “la réserve du domaine”. Barbancourt produit également un rhum blanc et fournit quelques marques de négoce locales.
Source : DUGAS Paris – 4, avenue des Terroirs de France – 75012 PARIS – Le Guide du Rhum 2014 – L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
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