Les Antilles françaises sont le paradis du rhum agricole, en Martinique surtout, avec une consommation locale centrée sur le rhum blanc tandis que le rhum vieux est plus consommé en métropole. Entre l’absence de barrière douanière en métropole pour supporter l’industrie rhumière des DOM-TOM et politique de contingentement pour ménager les eaux-de- vie hexagonales, le rhum antillais affirme sa différence. Cap sur les îles.
La Guadeloupe
La Guadeloupe est en fait un archipel regroupant huit îles dont Marie-Galante. La Guadeloupe stricto sensu ressemble à un papillon posé sur la mer avec ses deux ailes, l’île de Grande- Terre et celle de Basse-Terre. Découverte par Christophe Colomb en 1493, elle est l’enjeu d’après batailles entre Français et Anglais pendant plusieurs siècles jusqu’en 1816.
Sous l’impulsion du Père Labat, moine dominicain installé aux Antilles, l’industrie du sucre se perfectionne dès le XVIIème siècle recourant aux moulins à vent en Grande-Terre – dépourvue de cours d’eau – et aux moulins à eau en Basse-Terre.
La Guadeloupe est alors surnommée “l’île à sucre”. La concurrence est vive entre Martinique et Guadeloupe sur le terrain du rhum. La catastrophe de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 affecte les exportations en Martinique et de ce fait profite à la Guadeloupe. Mais l’une comme l’autre sont frappées par la récession et s’il y eut jusqu’à plus de 50 distilleries, on n’en compte aujourd’hui plus que sept dont six en Basse-Terre (Bologne, Bonne Mère, Longueteau, Montebello, Reimonencq qui abrite un musée et Séverin la plus visitée de l’île réputée pour ses jardins) et une en Grande Terre (Damoiseau la distillerie emblématique de Guadeloupe).
La Guadeloupe se différencie de la Martinique sur plusieurs points importants. Elle n’a pas d’AOC, mais a conservé une activité sucrière importante (principalement à Grande Terre) et produit aussi bien des rhums agricoles que des rhums industriels. Un fait marquant est également le caractère indépendant des producteurs de rhums. Seule la distillerie-sucrerie de bonne mère appartient à un grand groupe. Les Marsolle, Damoiseau, Reimoneq peuvent se vanter de cette indépendance qui les poussent à entretenir des domaines qui sont de véritables lieux de vie passionnant à visiter.
Les rhums de Guadeloupe sont décrits de manière générale comme plus suaves, plus bruts, plus nerveux que leurs homologues martiniquais.
Source : DUGAS Paris – 4, avenue des Terroirs de France – 75012 PARIS – Le Guide du Rhum 2014 – L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
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