Alambic à repasse pour le rhum
A l’origine, le rhum était distillé par le seul type d’alambic connu depuis le 16ème siècle : l’alambic à repasse. Il nécessite une double opération de chauffage. La première (chauffage du moût fermenté) permet d’obtenir un alcool léger (entre 25 et 30%) qui va être ensuite soumis à une deuxième chauffe. On obtient alors une eau-de-vie titrant 70% d’alcool, dont on ne garde que la partie centrale (le cœur), en éliminant le début (les têtes) et la fin (les queues).
Alambic à colonne
Au début du 19ème siècle, apparaît un autre type d’alambic, dit “à colonne” qui permet de conduire la distillation en continu. Constituée par un double circuit, la colonne transforme le moût fermenté en eau-de-vie à travers une succession de plateaux (15 à 20 en général). Le procédé est rapide, ne s’arrête pas tant qu’on alimente la colonne et nécessite beaucoup moins de manipulations que le système à repasse. Il est donc plus économique.
Les producteurs de rhum, à la différence de ceux de cognac, de calvados ou de malt d’Ecosse, ont rapidement adopté le processus en continu, qui est aujourd’hui quasiment la règle en matière de rhum.
Néanmoins, le système en continu a connu de nombreux perfectionnements. Les plateaux peuvent être percés de trous (colonne dite “créole”), le cheminement de la vapeur peut être compliqué par un système en zigzag (colonne Savalle) ou encore les plateaux peuvent être en forme de cloche (colonne Barbet).
Les ingénieurs ont surtout multiplié le nombre de colonnes, qui peut être de trois, le plus souvent, mais, dans les réalisations plus récentes, dites à colonne multiple, le nombre est plus important, chaque colonne étant dédiée à l’élimination de tel ou tel élément jugé indésirable. La forme et la technique utilisée ont une influence importante sur l’eau-de-vie finale, dont le degré peut varier entre 70% et 95% d’alcool. Or, plus l’eau-de-vie possède un pourcentage élevé d’alcool, moins elle a de goût, celui- ci étant apporté par les éléments nonalcool.
Selon le type d’alambic utilisé, le distillateur obtient des eaux-de-vie plus ou moins aromatiques, certaines peuvent être riches mais lourdes, d’autres fines et élégantes, d’autres encore très légères.
C’est d’autant plus important qu’un pourcentage élevé du rhum est commercialisé sans vieillissement. C’est le rhum blanc, dont on a simplement réduit le degré par ajout d’eau pure. Il titre alors entre 40° et 55° et ses qualités aromatiques dépendent beaucoup du type d’alambic utilisé. Il existe enfin un alambic mixte, utilisant d’une part une cuve où l’on procède à une première distillation, dont le résultat est immédiatement envoyé dans une colonne de rectification pour obtenir une eau-de-vie au degré suffisant. Ce système est ancien et de plus en plus rarement utilisé.
Source : DUGAS Paris – 4, avenue des Terroirs de France – 75012 PARIS – Le Guide du Rhum 2014 – L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
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